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Les fièvres périodiques rares constituent un sujet complexe dont la médecine n’a pas percé tous les mystères. Malgré les recherches en cours sur ces maladies, notre compréhension (et celle des scientifiques!) en demeure partielle. La présente section rend compte des connaissances scientifiques actuelles à propos des minuscules modifications que doit subir l’ADN pour entraîner des fièvres périodiques rares et dresse le portrait de certaines de ces maladies (le CAPS, l’AJIS, la FMF, le TRAPS, et le HIDS/MKD). Consultez-la pour en apprendre davantage.
Un système immunitaire en bon état : le moyen de défense de l’organisme contre les microbes
Tout le monde sait que le système immunitaire doit être en bon état pour combattre les microbes envahissants à l’origine des maladies. Parmi ces derniers, on retrouve des virus communs comme ceux auxquels nous devons nos grippes et nos rhumes hivernaux, des bactéries comme les streptocoques, qui peuvent entraîner des maux de gorge intenses et d’autres microorganismes, dont ceux responsables de la grippe intestinale.
La peau et les muqueuses (la paroi interne du nez) constituent les premiers obstacles empêchant les microbes de pénétrer l’organisme. La salive, la sueur et les larmes (les mécanismes de défense « chimiques » du corps humain), qui contiennent des substances éliminant les germes, comme des enzymes, jouent le même rôle. Le système immunitaire constitue la seconde ligne de défense contre les microbes ayant réussi à s’introduire dans notre corps. Son travail consiste à empêcher les envahisseurs de croître et de se reproduire. Le système immunitaire se compose de cellules patrouilleuses et de substances messagères (les cytokines) qui circulant dans le sang. Ensemble, elles détectent et combattent les microbes envahissants.
Infection : une invasion microbienne
Renseignez-vous dès maintenant à propos de l’activation de certains mécanismes de défense du système immunitaire en l’absence d’envahisseurs. Cette situation entraîne des « tirs fratricides » néfastes aux personnes présentant une affection auto-inflammatoire. Lorsqu’une invasion microbienne déclenche une infection, le système immunitaire réagit en deux temps pour la combattre.
Induction d’une réponse immunitaire saine aux microbes
Les maladies auto-inflammatoires se caractérisent par le déclenchement systématique ou autonome d’une réponse inflammatoire; elle ne résulte pas d’une invasion microbienne. L’auto-inflammation en question mobilise le système immunitaire inné non spécifique et se produit périodiquement ou de façon continue (chronique).
Une réponse auto-inflammatoire active le système immunitaire inné malgré l’absence de microbes. (Les cellules immunitaires se comportent comme si elles combattaient un intrus, ce qui entraîne une réponse inflammatoire généralisée.) La poussée de la maladie ainsi provoquée se manifeste habituellement par les symptômes suivants : fièvre, éruptions cutanées, enflure articulaire, douleurs et fatigue.
Pourquoi cette situation se produit-elle?
Plusieurs facteurs sont à l’origine des maladies auto-inflammatoires:
Mutations génétiques |
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Facteurs déclencheurs |
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Autres affections entraînées par des réactions auto-inflammatoires |
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CAPS : syndromes périodiques associés à la cryopyrine; FMF : fièvre méditerranéenne familiale; TRAPS : syndrome périodique associé au récepteur du facteur de nécrose tumorale; HIDS/MKD : syndrome d’hyperimmunoglobulinémie D/déficit en mévalonate kinase; AJIS : arthrite juvénile idiopathique systémique
Le responsable : IL-1β
L’interleukine-1 bêta (IL-1β) est un messager du système immunitaire inné non spécifique jouant parfois un rôle particulier relativement à plusieurs maladies auto-inflammatoires, notamment en favorisant la réponse inflammatoire. Par « messager », nous entendons une série de signaux envoyés aux cellules immunitaires pour qu’elles se dirigent vers la région où se trouvent les envahisseurs.
L’IL-1β produit des effets différents selon la partie du corps concernée
Effets de l’IL-1β
Syndromes de fièvre périodique
Les syndromes de fièvre périodique sont des maladies rares, ce qui signifie qu’elles touchent une faible proportion de la population seulement (c’est-à-dire moins de 5 personnes sur 10 000). Habituellement héréditaires, ils peuvent résulter d’une modification du code génétique (ADN) du système immunitaire inné non spécifique à l’origine de son activation même en l’absence d’envahisseurs. Ce groupe de maladies comprend notamment les syndromes périodiques associés à la cryopyrine (CAPS), la fièvre méditerranéenne familiale (FMF), le syndrome périodique associé au récepteur du facteur de nécrose tumorale (TRAPS) et le syndrome d’hyperimmunoglobulinémie D/déficit en mévalonate kinase (HIDS/MKD).
Leurs symptômes comprennent entre autres des épisodes de fièvre récurrents d’une durée supérieure à 24 heures et s’accompagnant souvent d’éruptions cutanées et de douleurs articulaires. De plus, l’inflammation continue (chronique) provoque parfois des lésions.
Diagnostic
Il peut s’avérer difficile de diagnostiquer les CAPS, la FMF, le TRAPS ou le HIDS/MKD, car ces maladies se manifestent rarement et présente des symptômes associés à plusieurs maladies. Pour établir un diagnostic, les médecins devront écarter plusieurs affections possibles et demander des analyses de laboratoire ou des tests génétiques.
En quoi consistent les maladies auto-immunes?
Les maladies auto-immunes mobilisent le système immunitaire acquis, qui comporte des cellules combattant un seul type de microbe après l’infection initiale. Ces affections, dont la maladie de Crohn, le psoriasis et la polyarthrite rhumatoïde sont des exemples bien connus, se caractérisent par la production d’anticorps qui s’attaquent par erreur à certaines parties du corps.
Il peut être difficile de faire la distinction
Il est parfois impossible de classer certaines maladies touchant le système immunitaire de manière exclusive dans la catégorie auto-inflammatoire ou auto-immune. Par exemple, certaines formes d’arthrite mobilisent à la fois les systèmes immunitaires inné et acquis et sont autant considérées comme étant des affections auto-inflammatoires qu’auto-immunes.
Références
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